Depuis quelques jours, plusieurs médias généralistes relaient les résultats d’une étude scientifique portant sur la qualité de l’air dans certaines salles d’escalade en Europe. Les DNA viennent d’en publier un article, comme d’autres titres avant eux.

Cette étude, qui concerne la présence d’additifs gomme de chaussons d’escalade, publiée par l’EPFL (Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne), peut susciter des interrogations, et nous vous invitons à prendre connaissance directement de son contenu si vous souhaitez en comprendre les fondements :
👉 Lire l’étude ici
👉 Accès aux données complémentaires

Sur les 9 salles étudiées, une seule est située en France. Selon les éléments publics disponibles, il ne s’agit pas d’une salle localisée dans le Bas-Rhin. Cette salle est identifiée comme « HALL 06 », avec une surface de 1800 m².

À noter : les échantillons d’air ont été relevés uniquement dans les salles autrichiennes. Dans les autres pays, seules des poussières au sol et sur prises ont été analysées.

Il nous paraît essentiel de distinguer les titres journalistiques des conclusions des chercheurs. À ce sujet, l’article publié le 29 avril 2025 sur myscience.ch propose une lecture plus nuancée et fidèle à leurs propos :
👉 Lire l’article

Voici un extrait qui nous semble particulièrement porteur de sens :

Sensibiliser à l’importance de la qualité de l’air
Les scientifiques relèvent que le personnel des salles étudiées a été très coopératif et s’est toujours montré motivé à améliorer la qualité de l’air de leur lieu de travail. «Cette collaboration constructive permettra certainement d’oeuvrer à la création d’un environnement de grimpe en intérieur le plus sain possible, grâce à la mise en place de mesures telles qu’une meilleure ventilation, le nettoyage, ainsi que la conception de chaussures contenant moins d’additifs», décrit Anya Sherman.

«Cette recherche a également pour but de sensibiliser les fabricants de caoutchouc, ajoute Thibault Masset. Plusieurs composants chimiques étant désormais identifiés comme potentiellement dangereux, leur utilisation dans la fabrication de produits devrait être suspendue».

Afin d’en savoir plus sur les risques de ces substances pour la santé, les chercheurs de l’EPFL ont soumis un nouveau projet de recherche, qu’ils mèneront en collaboration avec des experts en toxicologie. «En attendant, je continuerai à pratiquer ce sport, en privilégiant les salles bien aérées et aux heures les moins fréquentées, conclut-il. Ce sont des lieux idéaux pour faire de l’exercice tout en s’amusant, plus particulièrement pour la population urbaine, qui n’a pas facilement accès à l’escalade en extérieur. J’espère qu’une bonne qualité de l’air y sera maintenue et que grimpeurs et grimpeuses comme employés et employées pourront ainsi interagir dans un environnement sain».


Et il convient de ne pas se tromper d’enjeu car ces mêmes sources indiquent :
« La contribution relative des particules de caoutchouc en suspension à la quantité totale de particules fines reste incertaine, mais semble probablement faible en comparaison de la magnésie, qui constitue la principale source de particules en suspension dans l’air des salles d’escalade en intérieur. »
👉 Source

Depuis l’ouverture de notre première salle en 2014, nous faisons de la qualité de l’air une priorité. Nos décisions intègrent systématiquement les enjeux de santé, d’écologie et de responsabilité. Voici quelques exemples concrets :

En 2013 (avant l’ouverture), nous déclinons la prise de plusieurs locaux/emplacements qui auraient été très favorables économiquement mais ne permettait pas la mise en œuvre d’une bonne ventilation naturelle, et un traitement thermique raisonnable du point de vue écologique

Dès l’ouverture de HUECO-Zenith, nous déposons un permis de construire modificatif pour créer de nouvelles fenêtres dans le hall et permettre une bonne ventilation et régulation thermique naturelle. Les travaux seront achevés en 2015.

Depuis 2014, nous ouvrons systématiquement la porte sectionnelle d’entrée et l’issue de secours arrière toujours dans un objectif de saine circulation de l’air. Pas en continu durant l’hiver, mais quand même quotidiennement.

A HUECO City en 2017, nous avons créé le shaping de la partie escalade pour permettre un accès et l’ouverture continue des fenêtres à l’arrière de l’aéronef. Celles-ci permettent la bonne ventilation traversante de la salle et sont ouvertes 365 jours par an. C’est un choix qui privilégie la qualité de l’air à l’économie de chauffage. Le sujet a fait débat mais a été tranché sans retour en arrière sur la qualité de l’air, et n’est pas remis en cause malgré les fortes hausses du coût du chauffage ces dernières années.

A HUECO City depuis 2017, nous ouvrons les deux portes coulissantes dès que la météo le permet, soit environ la moitié de l’année en continu plus environ deux mois où on le fait durant les heures de pic d’affluence.

A HUECO City dès novembre 2017, nous avons été la première salle d’escalade de France à interdire la magnésie en poudre. L’origine de cette décision est le même principe de précaution concernant la magnesie, que celui visé par l’étude actuelle qui concerne l’usure des chaussons. Ce choix a été malmené fort longtemps, et difficile à faire passer aussi bien parmi une partie des grimpeurs/clients que du staff lui-même. A titre anecdotique des postulants aux recrutements ont même refusé de travailler à HUECO s’ils ne pouvaient pas utiliser de magnésie en poudre. Mais nous avons tenu bon, et avons également basculé HUECO Zenith sous cette règle peu de temps après car la qualité de l’air au regard de l’usage de la magnésie nous semblait devoir s’imposer.

Après plusieurs années de négociations avec la copropriété dont dépend HUECO Zenith, en 2020, HUECO a enfin eu l’autorisation et pu financer la mise en place de grandes voûtes ouvrantes à commande automatisée en toiture, afin d’optimiser ventilation et aération des locaux. A nos yeux c’était le dernier chantier avec un impact significatif qui devait être mené dans le domaine.

→ Photos à l’appui en bas de page

Aspirations régulières des prises, dès 2014, pour limiter les résidus de gomme de chaussons.
Aspirations des prises avant chaque démontage, afin de limiter les dépôts au sol lors des phases de routesetting.
Aspiration quotidienne des tapis à HUECO-Zenith, et deux fois par semaine à HUECO-City (fréquence qui va être augmentée).
Utilisation d’aspirateurs industriels avec filtres HEPA, reconnus pour leur efficacité contre les particules fines.

Nous invitons par ce communiqué, et également par une prise de contact directe, l’équipe ayant mené l’étude à venir effectuer des relevés dans nos établissements — si cela est possible et utile à l’avancée des connaissances sur le sujet.

Nous sommes pleinement ouverts à cette démarche : les résultats sont importants autant pour les grimpeuses et grimpeurs qui fréquentent nos salles que pour notre équipe — encadrement comme personnel sur site — qui y évolue quotidiennement.

Cette collaboration nous semble essentielle pour construire ensemble un environnement d’escalade toujours plus sain, éclairé par les données scientifiques les plus à jour.

La prochaine étape significative sera vraisemblablement de généraliser cette prise de mesure de qualité d’air avec processus standardisé et comparable à travers les établissements. Nous sommes en recherche de solutions en ce sens, même si c’est probablement difficile comme cette méthode d’analyse n’a pas d’historique et d’entreprises certifiées compétentes pour les mener correctement à échelle globale à l’heure actuelle.

Une autre étude est tout juste en cours de demande mise en place concernant les conséquences biologique sur la santé des mesures obtenues. Nous restons en veille sur les résultats qui seront produits.

Nous allons interroger rapidement les fabricants et revendeurs de chaussons sur leur situation et leurs projets d’actions concernant leur produits qui sont à l’origine du problème soulevé. Cette démarche citoyenne mérite d’ailleurs d’être aussi celles de tous les usagers de chaussons d’escalade.

Cet élément sera primordial dans notre prochain réassort de chaussons de parc locatif. L’impact entre nos mains reste faible car les chaussons de location HUECO ne représentent que 7 % des usages de chaussons de grimpeurs dans nos salles selon notre dernière étude interne sur les 6 mois écoulés de novembre 2024 à mai 2025.

Nous rappelons à nos collaborateurs la consigne en place depuis plusieurs années de maintenir ouvertes toutes les aérations naturelles.

En parallèle nous allons encore intensifier l’aspiration des prises d’escalades et tapis, ce qui est une mesure d’optimisation de confort de toute façon souhaitable indépendamment de cette actualité récente.

Nous savons que ces sujets peuvent soulever des questions ou des inquiétudes. Nous vous invitons à nous contacter directement si vous souhaitez échanger ou nous faire part de vos idées :
📧 green@hueco.fr

Merci pour votre confiance,
L’équipe HUECO